Bienvenu ! Prenez garde, vous venez d’atterrir tout droit dans un drôle de monde où vous allez entamer de drôles de lectures. Ici, vous découvrez la chronique d’Athénaïs – dixit moi – qui vous rédige des bribes de vie chaque mercredi.
Je vous ai déjà pris la main pour certains et nous avons entrepris un voyage dans mon passé. Celui de mes greffes, de mon coup d’envoi au stade de France, en passant par la rencontre avec ma jument jusqu’à sa venue à l’hôpital. Vous avez pu faire un petit détour et ainsi lire le courage de ma mère face au cancer. Si vous n’êtes pas à bout de souffle, vous avez pu passer certaines portes interdites. Fameuse découverte des backstages de la télé-réalité avec comme fer de lance : le don d’organes (pour les nuls). Aujourd’hui au programme : vis ma vie de Madonna. Mon CDD le plus fou, lisez plutôt !
Retrouvez-moi toujours dans les locaux de la chaine, où je poursuis les étapes de mon casting en vue de participer à l’émission Secret story 10. J’attends le verdict de mon rendez-vous avec une psychiatre, étape sine qua non qui validera, ou non, ma candidature. Mon but, faire parler du don d’organes.
« Cette femme m’a regardé, m’a souri, je crois qu’elle avait compris… »
Ça commence à faire un moment que je suis ici et je me sens un peu comme une fourmi au soleil. Sous l’action d’une loupe, j’ai le sentiment étrange d’être toute petite et immense en même temps. Je suis souvent intimidée, sans rien laisser paraître, avec cette brûlante impression de me consumer sous l’effet du faisceau de lumière. « Eh prince des flammes, t’as la mine qui crame » : autodafé de moi.
Je n’osais pas mais heureusement la psychiatre, qui a bien choisi sa branche, se révèle perspicace. Ma petite « madame Irma » me glisse dans un souffle qu’en ce qui la concerne ma candidature est validée ! Bilan : je ne suis pas folle à lier. Le fait de savoir que même la psy contourne cette règle pour me rassurer quant à la suite des événements, me fait un bien fou. Comme si ces détails authentifiaient la justesse de ma démarche, celle de sensibiliser aux dons. Je pense que cette femme a probablement senti mes affres ainsi que ma détermination.
Phase – numéro je ne sais pas combien – check.
Je poursuis l’ascension de cette échelle interminable. Nous voila repartis, comme des agents infiltrés de la BRI dans l’imbroglio gigantesque des nombreux niveaux de l’immeuble. J’atterris dans une sorte de grand bureau, lieu encore vierge de ma présence jusqu’à maintenant. « Coucou toi petit endroit vide et glauque, on va apprendre à se connaitre »… et moi qui creuse des sillons comme des tranchées en faisant les 100 pas. Heureusement, ils m’ont commandé des sushis. J’adore les sushis.
Je n’ai pas dormi, je ne tiens plus debout.
Alors c’est ça être un rat de labo ? Pas terrible. Tu te retrouves dans un vivarium plus ou moins grand, tu grilles sous des lampes aux lumières blanches et par dessus le marché on t’analyse en profondeur. Je suis manipulée et auscultée dans tous les sens pour définir mes capacités, tant psychiques que physiques. Serais-je plutôt souris domestique ?
Une fois ma thèse sur les souris et autres rats extériorisée, je me retrouve devant une grande porte. Sur un écriteau est inscrit la phrase « Who’s the Boss« (c’est qui le patron). Mon acolyte toque et ouvre. Ma première phrase : « Bah ça va les chevilles, tout en simplicité, bonjour narcisse ! » Je ne passe pas inaperçue ! La porte termine son mouvement, moi sur le pas je suis fixée par trois paires d’yeux. Au premier abord s’ils font mine d’être surpris, finalement nous nous mettons tous à rire ! Note à moi-même : se taire la plupart du temps.
C’est bien d’être sans filtre Athé mais bon quand même, parfois ça devient gênant…
J’adopte un air faussement confus, la main devant la bouche : « oups » !
Je comprends rassurée que Stan et ses deux comparses ne sont pas dénués d’humour et apprécient les petites « punch-lines » bien senties. Peut-être, est-ce le type d’audace qui peut se rendre sensiblement utile dans la maison des secrets ? C’est pas mal comme trait de caractère pour donner de la matière au programme !
Je me raconte. Nous en venons au sujet de ma cicatrice, ils semblent curieux… Je souris, l’air sur de moi et soulève en un geste ma robe, j’avais des collants opaques enfin !
Je déballe celle que j’appelle ma cic’, mes quarante points de sutures à l’air libre, j’en suis fière !
« Ah oui quand même… mais comment tu vas faire pour la cacher à la piscine ? » J’ai prévu le coup et j’ai acheté en amont des maillots une pièce. Je sais que les candidats vont me demander pourquoi je ne porte pas de deux pièces, c’est une maison d’enquêteurs après tout, je ne peux pas répondre « ça ne te regarde pas ! ». Rien de mieux que de jouer sur l’aspect « jeune fille de bonne famille » même si ce terme est naze – précision faite poursuivons – mon astuce à moi : c’est le respect de ma famille. En effet mon excuse est de ne pas vouloir froisser mes pauvres parents. Je ne vais pas apparaître en deux pièces à l’écran, c’est comme si je me baladais en sous-vêtements devant des milliers de personnes fichtre ! Tout ça avec un petit accent « Lemercien » ambiance patate chaude, par-fait !
Je pense que nous devrions tous faire un stage de « confiance en soi » dans ces conditions. C’est drôle de voir à quel point ils peuvent te brosser dans le sens du poil, c’est bon pour le moral. Les personnes de la production de ce genre d’émission misent souvent sur cette technique pour amadouer leurs « proies ». Lorsque tu es choisi pour intégrer un programme de télé réalité, les habitants font partie des fondations de la maison, sans eux tout s’effondre. Alors quand ton petit toi passe toutes les étapes, il ne faut pas prendre de risque. Pendant quelques temps, avant le début du programme, nous sommes tous considérés comme de vrais petits bijoux hors du commun. Je savais pertinemment que ceci n’allait pas durer cependant je confesse que ça n’était pas désagréable, d’être traitée avec tant d’égards, au contraire. Le fait de savoir que ces bienveillances exacerbées sont éphémères renforcent encore plus l’envie d’en profiter.
Si ça avait été mon genre j’aurais pu pousser plus loin, dit-elle en se frottant les mains l’air diabolique. Imaginez, vous êtes installés sur un énorme pouf extrêmement douillet, vous enfonçant à vous y perdre dans la parfaite mollesse de l’assise qui épouse votre séant. Au dessus de vous, une personne terriblement sexy vous donne du raisin à la becquée…
On a le droit de rêver non, je suis en CDD de Madonna on à dit, je fais ce qu’il me plaît !
J’avoue avoir moi-même marché, alors que je savais pertinemment que tout ceci n’était rien d’autre que l’élément, indispensable, pour nous garder sous le coude. Ce n’était rien d’autre qu’un outil qui apparaissait nous rendre unique, dans le but de nous garder gonflé de motivations, un peu comme un ballon de baudruche. Au début si j’étais sceptique à force d’être – trop -galvanisée, je serai bientôt presque convaincue. J’appelle ceci être : septico-convaincu (mais oui c’est bien sûr, elle va se calmer la Madone ?!)
Rendez-vous mercredi 18 avril pour l’étape suivante, petit avant-goût :
« Toutes mes arrivées se font en grande pompe, je ne suis plus jamais seule. Je me déplace toujours entre un, voire deux, gardes du corps ! »
Bonne fin de semaine, bon week-end à chacun et surtout merci à tous !
Olivers’ment vôtre,
Athénaïs