VIDÉO. Elvire Cassan, journaliste et maman d’un enfant de 10 ans multi-dys, partage son parcours et son regard sur les troubles dys. Auteure de l’enquête « L’Odyssée des Dys », publiée en octobre 2024 chez Stock, elle raconte les défis du quotidien, l’importance d’une meilleure sensibilisation et souligne combien la prise en charge reste encore trop tardive en France. Un témoignage fort pour mieux comprendre et faire évoluer les regards sur ces troubles souvent invisibles.
Pourquoi les troubles dys sont-ils encore méconnus aujourd’hui ?
Elvire : Les troubles dys restent méconnus parce que notamment en France, on a tardé à comprendre ce qu’étaient ces troubles. Pendant très longtemps il y a eu un courant psychanalytique très fort, c’est-à-dire qu’on considérait que c’étaient des difficultés entre la relation mère-enfant. Et aujourd’hui, 25 ans plus tard, cette pensée, cette philosophie, elle reste.
Dans le cadre scolaire, comment ces enfants sont-il pris en charge ?
Elvire : À l’école, on a instauré ce qu’on appelle des mesures de compensation. C’est-à-dire que pour tous les enfants, et notamment les enfants qui présentent des troubles du développement, peuvent avoir accès a des aides humaines. Comme ce sont des enfants qui ont des difficultés avec la double tâche, c’est-à-dire écouter et écrire en même temps par exemple.On met en place une mesure de compensation, donc une aide humaine, qui va par exemple lire la consigne. On place ses enfants en situation d’équité. Sinon, il y a aussi des plans d’accompagnement personnalisé qui peuvent être mis en place (PAP), qui sont comme un contrat entre la famille et l’école, avec un avis médical.
Comment les troubles dys se traduisent-ils au quotidien pour ta fille ?
Elvire : Dans la vie de tous les jours, ce qui est difficile, c’est de voir une enfant qui est extrêmement persévérante, qui va passer des heures à essayer de déchiffrer Tintin et qui ne va pas y arriver. Donc elle va me demander de lire et elle va apprendre par cœur. Je les appelle les champions de contournement, les dys, mais je trouve que les parents aussi doivent composer énormément.
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