Virginie fait partie de l’association APEX ou “Accompagnement du Patient Exstrophique”. L’Exstrophie vésicale est une malformation génito-urinaire congénitale complexe. Atteinte de cette maladie rare depuis sa naissance, Virginie doit souvent faire face à des difficultés au quotidien.
À cause de la maladie, Virginie a subi une opération. Elle est aujourd’hui équipée d’une poche, sorte de vessie de substitution qui recueille ses urines appelée dérivation non-continente ou encore « Bricker ».
Virginie est une sportive multi-disciplinaire. En plus de la course à pied qu’elle pratique avec son compagnon, elle fait de la natation. C’est une véritable source de plaisir pour la jeune femme. Lorsqu’elle se rend à la piscine, Virginie est prévoyante. Elle contacte préalablement le centre nautique pour expliquer sa situation. En effet, pour avoir déjà vécu certaines expériences désagréables par le passé, elle a désormais retenu la leçon, elle doit demander l’autorisation au centre nautique pour venir profiter de la piscine, notamment avec sa poche en adaptant sa tenue de bain.
J’avais vu dans leur règlement intérieur que c’était interdit.
Pourtant, si dans un autre centre, le maître-nageur comprend parfaitement la situation et lui laisse l’accès aux différents bassins, ici, c’est une autre paire de « brassards ». Oui mais le centre nautique avec qui Virginie échange par téléphone lui assène un non-catégorique et sans détour. Blessée par un sentiment d’injustice, la jeune femme ne veut pas en rester là.
J’étais vraiment énervée et frustrée face à cette situation, j’ai même saisi le défenseur des droits de l’Homme qui a instruit un dossier.
Virginie, par le biais d’un journal lyonnais, est décidée à faire bouger les choses et rédige une lettre. Quelques jours plus tard, un journaliste vient et réalise une interview ! Entre-temps, l’affaire prend de l’ampleur et monte jusqu’au siège social du centre nautique. La directrice du centre nautique se manifeste enfin et appelle la jeune femme. Si Virginie espère des excuses, elle n’en aura pas. La directrice lui demande de venir munie d’un certificat et de prévenir le centre trois jours avant sa venue afin de pouvoir briefer ses maîtres-nageurs.
Je ne veux pas que l’on me déroule le tapis rouge, je veux juste aller à la piscine comme tout le monde.
Parfois, la vie réserve de belles surprises au travers de mésaventures, Virginie va alors faire une rencontre qui va changer ses baignades ! Anne-Cécile des studios Ratsimbason s’est spécialisée dans le stylisme médical. Le shorty « Virginie » a donc vu le jour.
Quand on est malade, on ne peut pas forcément s’habiller comme on veut.
À 24 ans, alors qu’elle étudie le stylisme, Anne-Cécile s’oriente vers la mode pour les personnes souffrant de pathologies et de conditions physiques différentes. Élue Lauréate nationale et régionale PACA en 2015 dans la catégorie création et entreprise de mode médicale, la jeune femme pense au confort des patients afin de les soulager au mieux. Ces vêtements sont adaptables à tous les âges et toutes les morphologies. Aujourd’hui, cette passionnée tente d’obtenir la prise en charge par la mutuelle de ces vêtements utiles pour ne pas dire nécessaires.
Grâce à cette rencontre, c’est une libération pour Virginie, le maillot est aussi adopté et par les maîtres-nageurs.
J’ai eu la chance de tester le prototype en exclusivité à la piscine, quel bonheur de ne pas se faire accoster par le maître-nageur qui vous dit que votre maillot de bain n’est pas réglementaire.
Un prototype pour la version leggings est en cours de travail pour le sport.