PORTRAIT. Vanessa, réalisatrice de “Pour quelques barres de chocolat”

« Je suis hystérique de chocolat ! » C’est Vanessa, 34 ans et diabétique de type 1 qui nous parle.
Nous la rencontrons alors qu’elle est en train de finaliser « son film ».

Quand j’étais petite, ma sœur m’a acheté un livre qui s’appelait ‘Pour une barre de chocolat ‘, c’était l’histoire d’une petite fille diabétique. Et moi à l’époque, j’aurais donné n’importe quoi pour quelques barres de chocolat.

Une anecdote qui prend aujourd’hui la forme d’un film documentaire : « Pour quelques barres de chocolat ». Le film sortira dans quelques semaines.
Il y a 8 ans, l’idée germe dans la tête de Vanessa, « j’avais très envie de faire du diabète le sujet d’un film ».
Une manière de combiner son métier et la maladie qui l’accompagne depuis ses 7 ans. La jeune femme a fait des études dans l’audiovisuel, elle est aujourd’hui chargée de production.

Vanessa, 34 ans et diabétique de type 1

Vanessa

Enfant, Vanessa est partie dans les colonies organisées par l’AJD. Ces colonies seront le cadre narratif de son film. Elle se tourne donc vers l’association qui décide de la soutenir et l’accompagner dans son projet. « Ils m’introduisent auprès des familles. En 2013 je pars en repérage dans une de leurs colonies, et là le projet se concrétise ! Je décide de donner la parole uniquement aux enfants. Pas de parents, pas de personnel médical. Mon film, c’est plusieurs paroles d’enfants sur le diabète ».

Beaucoup de travail attend Vanessa, il faut rencontrer les familles, demander des autorisations : « Le fait que je sois diabétique m’a aidée à ce moment-là ». Avec l’aide d’une société de production, Aléa films, le projet devient réalité.
La tournage débute pendant l’été 2015, la jeune femme est accompagnée d’un caméraman et d’un preneur de son.

Un caméraman et d’un preneur de son pour la réalisation du film.

Le caméraman et le preneur de son.

Sur le tournage d'un film sur le diabète

Sur le tournage du film.

Pleine d’énergie, Vanessa mène ce projet en plus de son travail, pendant son temps libre, vacances, soirées, weekend… C’est son premier film : « je ne me sentais pas de faire autre chose. Le message se veut positif. »

L’équipe du film s’est fondue au milieu des 55 enfants de la colonie, « on faisait partie du groupe ». La caméra est placée à hauteur d’enfant, les adultes sont des personnages secondaires.

Antoine, diabétique, traite son diabète avec l'insuline en injection.

Traitement du diabète.

En faisant ce film, Vanessa affronte également sa réalité, son quotidien. « Au début, quand j’étais face aux enfant et aux parents, j’avais envie de pleurer tout le temps ».
Ce sont les enfants qui expliquent le diabète, sa complexité et leur quotidien.

Dans les interviews, ce qui ressort c’est souvent l’intolérance et l’ignorance des autres. Le fait d’être différent.

La réalisatrice nous confie son plaisir d’avoir pu échanger avec ces enfants « si courageux ».
« Le diabète c’est compliqué, confie-t-elle, donc il faut être courageux c’est sûr. Mais il ne faut pas avoir peur. »
Avec « Pour quelques barres de chocolat », Vanessa veut « dédramatiser » le diabète et faire comprendre au grand public la maladie au quotidien. « Si ça peut faire bouger les mentalités, tant mieux ! » Et vive le chocolat !

Les enfants expliquent le diabète.