Sept petits mois. C’est le temps de répit qu’a eu Amélie entre deux lymphomes. « Sept mois après ma rémission, je découvre un ganglion sur mon cou, j’alerte les médecins. Un mois après, par un coup de fil de dix minutes, on m’annonce ma rechute ».
Mais à cet instant, Amélie ne s’effondre pas, au contraire :
Bizarrement, je me sens bien, soulagée et contente d’être en rechute. Tout simplement parce que ça va de nouveau attirer les personnes que ça a attiré la dernière fois. Ma famille ne m’a jamais autant accordé d’importance que quand j’étais malade. Maintenant ils font beaucoup plus attention
Elle aborde donc la rechute sereinement, accompagné par sa psychologue.
Je sais que je vais reperdre mes cheveux, que les gens vont me regarder bizarrement mais ça ne me dérange pas. Je vais remettre mon foulard, c’est ma tenue de combat. Je le vis comme un doigt d’honneur envoyé à ceux qui sont en bonne santé et qui ne voient pas que la vie est belle
Ce qu’Amélie n’avait pas imaginé à ce moment ce sont les traitements encore plus agressifs que la première fois. Une chimio très dure nommée Ivox, qui ne fonctionne pas complètement : le ganglion n’a pas assez diminué.
À ce moment-là, le monde s’écroule !
Les médecins tentent alors un traitement nouveau, le Brentuximab.
Ce traitement coûte très cher, c’est pour ça que je n’ai l’ai pas eu en premier.
Il permet de cibler davantage les zones atteintes par le cancer et pas les autres cellules, comme celle des cheveux.
Mes cheveux ont donc repoussé à cette période. Je revis, je suis moins fatiguée, je n’ai plus de nausées. Je suis en arrêt bien sûr mais je réussis à me promener dans la rue.
Ce traitement marche et arrive alors l’autogreffe fin mai 2014. Elle fonctionne elle aussi. Le 10 août, Amélie est en rémission
La vie à une saveur différente, donc j’en profite, j’apprécie chaque petit bonheur !
Grâce au travail qu’elle fait sur elle-même, la jeune femme est aujourd’hui heureuse d’être en rémission. Elle voit son avenir de manière très positive.
J’ai choisi de me battre, je me suis battue, et aujourd’hui je sais que j’ai beaucoup de mérite d’avoir fait ce choix. Il n’était pas forcément évident au début.
Aujourd’hui, Amélie ne peut pas sortir sans être fatiguée mais elle relativise.
Le principal, c’est de le faire accepter aux autres. Je peux tout faire mais plus lentement…