Video. À l’aube de ses 15 ans, Romain apprend brutalement qu’il est atteint d’un diabète de type I alors que, jusqu’ici, il ne connaît aucun souci en particulier. Cette annonce qui aurait pu bouleverser sa vie lui a permis de rebondir d’année en année.
Romain a désormais 37 ans. Voilà déjà vingt-deux ans qu’il vit avec son diabète de type I. Sa maladie, il en a fait une force. Son dynamisme et sa particularité lui ont fait emprunter les chemins du sport. Dès son plus jeune âge, Romain pratiquait le cyclisme. Mais à 15 ans, alors au lycée, son quotidien bascule. À cause de crampes répétées, l’adolescent apprend qu’il a un problème de glycémie. “Un diabète de type I venait d’entrer dans ma vie”.
Cette nouvelle fracassante ne le met pourtant pas à terre. “Je n’avais qu’une seule question {à poser au diabétologue NDLR} : est-ce que je peux continuer le sport ?” La réponse de son médecin va guider Romain tout au long de sa vie. “Ça m’a aidé à surmonter le choc de la découverte de la maladie et à me dire, finalement j’ai une maladie, mais ça ne m’empêche pas de faire du vélo”, déclare-t-il.
Le Leitmotiv de Romain
Romain se met assidûment au vélo. Il s’entraîne régulièrement et prête une attention particulière à sa glycémie pour pouvoir persévérer dans sa passion. Alors, à trente ans, il obtient sa consécration : “j’ai une équipe de cyclisme professionnelle qui m’a contacté, et en fait, cette équipe-là, c’est la seule équipe au monde à comprendre en son sein exclusivement des coureurs atteints de diabète de type I“. Mais Romain hésite, il a une vie stable, un CDI, tout quitter sans savoir si son niveau pourrait lui permettre d’aller loin est impossible.
On lui propose alors un stage d’une semaine aux États-Unis. Une course où il révèle son potentiel. Romain passe la ligne d’arrivée en septième position. “Donc j’ai signé mon contrat de cycliste professionnel à plus de trente ans”, se souvient-il. Les opportunités s’enchaînent, les courses à travers le monde, les bons classements… Le nom de Romain Gioux est désormais inscrit dans le monde du cyclisme professionnel.
Coup de massue
Deux ans après le début de son contrat professionnel, Romain voit d’autres problèmes apparaître : “j’étais fatigué sur mon vélo, j’avais des vertiges”, se souvient-il. Le jeune athlète prend alors quelques jours de repos avec l’accord de son entraîneur, en espérant voir ces symptômes disparaitre. Mais pour Romain, rien ne s’arrange : “au fur et à mesure, c’était tous les jours, de plus en plus”, se rappelle t-il. “J’étais à Abou Dabi, sur une grosse course, et là, dans le peloton, on était super serré, et dès que je baissais la tête pour regarder mon compteur, ma vitesse, j’étais déséquilibré. J’avais peur pour moi et j’avais peur pour les autres”.
Des mois plus tard, Romain apprend qu’il est atteint d’une vestibulopathie bilatérale idiopathique. Une maladie ORL entraînant des vertiges et des déséquilibres. Il met alors fin à sa carrière de cycliste professionnel.
Savoir rebondir
Le jeune homme tente alors le triathlon, et, très rapidement, il participe à des courses nationales, et s’est qualifié deux fois aux championnats du monde. Mais à l’approche de 2024, Romain révise ses objectifs. Le jeune trentenaire a décidé de remonter à vélo, dans une équipe de para-cyclisme. Dans son viseur : les Jeux Paralympiques 2024. Et, quoiqu’il arrive, ce passionné de sport ne cherche qu’une chose : se dépasser dans le sport, pour prouver aux autres, et se prouver à lui-même que ses maladies n’empêchent rien.
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