Chrystel Alquier a 44 ans, mais elle a déjà vécu au moins 3 vies : une pour chaque sport dans lesquels elle a toujours excellé ! Sélectionnée aux Jeux Paralympiques dans l’équipe de handi-basket, elle accumule également les titres en athlétisme-fauteuil et s’intéresse de près au paradressage.
Malgré une myélite foudroyante qui la paralyse jusque sous la poitrine, Chrystel Alquier vit une vie de challenges, de victoires, et surtout de positive attitude ! Voici son témoignage pour We Are Patients.
Peux-tu nous parler de ta maladie et de l’irruption du handicap dans ta vie ?
Chrystel : Je n’ai jamais su l’origine exacte de mon handicap. J’avais 22 ans, c’était un samedi soir… Je me rappelle que je me sentais mal. J’avais des vertiges, je ne voyais plus très bien. J’ai consulté mon médecin traitant, qui m’a tout de suite détecté un problème neurologique. Je suis entrée à l’hôpital. Trois jours après, j’étais paralysée. Petit à petit, la seule chose que j’ai récupérée, c’est la sensibilité au toucher. Il faut réapprendre à vivre avec le handicap, en fauteuil. Mais je vois malgré tout qu’une vie positive est possible ! Aujourd’hui, je le vis bien et c’est grâce au sport que j’accepte mon handicap.
Comment t’est venue cette passion pour le sport ?
Chrystel : Je pratiquais le sport à l’école, comme tout le monde, mais à côté, j’ai pratiqué l’équitation en compétition jusqu’à 17 ans. Plus tard, j’ai découvert le basket-fauteuil et à ce moment-là, Rodez a monté une équipe de handi-basket. J’ai décidé d’adhérer et il s’avère que j’ y ai joué pendant plus de dix ans ! J’ai participé à deux championnats d’Europe, dont un qualificatif pour les Jeux Paralympiques de Londres, où on a fini à la dixième place. Là-bas, j’ai découvert l’athlétisme-fauteuil. J’ai pu participer à de nombreuses courses sur route : des dix kilomètres, des semi-marathons… J’ai été plusieurs fois Championne de France, même sur piste, et j’ai fait deux fois le marathon de Toulouse.
Qu’est-ce qui t’a amené au paradressage ?
Chrystel : Une amie qui passait son diplôme d’équithérapie m’a remise sur un cheval, chose que je pensais impossible avec mon handicap. Ça m’a donné très envie de recommencer et, depuis quatre ans, je pratique le paradressage en compétition. Au début, c’est impressionnant parce qu’on n’a pas toutes ses capacités. On se demande : « Est-ce que je vais y arriver ? » Se retrouver sur un cheval, c’est magique. Pour tous les autres sports, j’étais en fauteuil et là, je suis sur un animal. C’est un sentiment de liberté et de bien-être. On peut participer à des championnats de France, ce qui est génial. Les centres équestres valides nous ouvrent leurs épreuves pour qu’on puisse y participer et c’est vraiment inclusif. En Aveyron, je vois que les centres équestres jouent le jeu et m’accueillent comme une personne valide, c’est chouette ! On réalise vraiment que la vie est précieuse et qu’il faut en profiter, que chaque jour est une chance et qu’il faut vivre à fond.
Découvrez son témoignage sur We Are Patients :