PORTRAIT. Julie : « Brûlée, et alors ? »

C’est arrivé le douze février 2013. Cette date, c’est aussi son pseudonyme sur Instagram. Depuis quelques temps Julie échange quotidiennement avec sa « phoenixarmy ». 

À 21 ans, Julie est particulièrement épanouie. Grande sportive, elle possède un vrai sens du verbe et de l’esthétique. À présent, la jeune femme partage avec des milliers de personnes des instants volés, ceux de son histoire, et prodigue de précieux conseils de vie.

S’il y a bien une chose que j’ai appris grâce à mes années gymnastiques, c’est de savoir écouter mon corps. Ressentir une gêne, une douleur, la fatigue ou encore le besoin de récupérer… Toutes ces subtilités qui une fois déchiffrées m’ont permis de progresser et d’atteindre mes objectifs.

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D’où viennent tant de force et de justesse dans son discours ?

Julie Bourges a 16 ans et aujourd’hui c’est le carnaval de son lycée, avec son déguisement de mouton elle est à croquer. Avec sa meilleure amie elle profite de cette journée festive, quand soudain c’est l’accident ! À partir de cet instant une nouvelle vie commence. 

Tout s’arrête, je baisse les yeux, ma jambe droite est en feu. Je me lève, prise de panique, et je cours vite, très vite, aussi vite que je le peux. Les flammes montent, de plus en plus, et atteignent ma gorge m’empêchant de crier à l’aide. « Reste en vie » ce sont les seules pensées qui demeurent pendant ces longues secondes, certainement les plus longues de ma vie. 

Trois mois c’est le temps pendant lequel Julie sera plongée dans un coma artificiel. Son corps est brûlé à 40%, c’est bien trop insupportable pour qu’elle soit en état d’éveil.

Le coma artificiel c’est ce sommeil et ce monde parallèle dans lequel j’ai été plongée pendant trois mois. Trois mois, qui sont passés comme une semaine, mais qui n’ont en rien enlevé mes délires, ma douleur, mon impuissance et mon attente.

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À son réveil Julie va tout réapprendre à se regarder, à vivre. 

Tant de mois face au miroir à regarder ces marques causées par le feu sur mon propre corps, tant de jours à me cacher, à baisser la tête, tant de longues minutes à pleurer silencieusement… 

Radieuse, Julie revient de loin. C’est aujourd’hui une jeune femme réconciliée avec elle-même et inspirante.

Aujourd’hui je le dis, je le vis et je le cris : JE SUIS FIÈRE DE MA DIFFÉRENCE ! 

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