GROSSESSE. Risquer de perdre la vie en la donnant : focus sur le parcours de Marjory

VIDÉO. Lors de sa troisième grossesse, Marjory a été diagnostiquée d’un placenta percreta. Départ précipité aux urgences, césarienne à 36 semaines et séjour en réanimation : pour We Are Patients, la jeune maman est revenue sur les épreuves qu’elle a dû traverser pour donner naissance à sa fille.

 

Marjory, alias @mamounettedu34 sur Instagram, est aujourd’hui maman de trois enfants. Lors de la grossesse de sa dernière fille, on lui a détecté plusieurs problèmes au niveau du placenta, dont l’un des plus graves : un placenta percreta, révélateur d’un placenta très invasif qui s’attaque notamment à l’utérus. Parce qu’elle a manqué d’informations au moment du diagnostic, et qu’il a été très dur pour elle de tenir bon malgré la douleur et la peur, elle décide aujourd’hui de raconter son parcours pour aider toutes les futures mamans. 

 

Peux-tu nous raconter en détails ton parcours de grossesse ? 

Marjory : Tout le long de ma grossesse, j’ai eu des douleurs. Je sentais que quelque chose n’allait pas, mais on me disait que non. On m’a détecté un placenta prævia, au départ. Un soir, très mal, je suis partie aux urgences de la maternité. Là, la gynécologue de garde m’a dit : « Je crois que vous avez un placenta accreta. » Et effectivement, le placenta était accreta, mais avec une suspicion de percreta… C’est-à-dire, un placenta très invasif. Il a fallu appeler le CHU en urgence et faire une césarienne à 36 semaines. Je ne l’ai su qu’après mais, en fait, lorsqu’ils m’ont ouvert, c’était directement la poche des eaux. Mon utérus était mangé. Ils ont dû me faire une hystérectomie, une ablation du col de l’utérus et d’un petit morceau de la vessie. Je suis ensuite arrivée en salle de réveil, on m’a expliqué que tout allait bien, et… Tout à coup, ça n’allait plus. J’ai entendu des bips, et une dame au téléphone qui disait : « Je suis sur un pronostic vital engagé. » Là, je pense à mes enfants, à mon bébé que je n’ai pas encore vu. J’ai déjà deux enfants, il faut que je sois là pour eux. Ce n’était pas mon heure ! Il ne fallait pas que je parte maintenant. Je suis finalement sortie du CHU le 10 décembre, et je suis rentrée à la maison retrouver mes enfants.

Comment ça se passe, pour toi, aujourd’hui ? 

Marjory : Le quotidien après tout ça, ce sont des douleurs et des cauchemars, la nuit. Des sons dans la tête, on entend les bruits de la réanimation… Ce sont des problèmes de mémoire. Parfois, je n’arrive même pas à dire le prénom de ma fille… Ils appellent ça un stress post-traumatique.

Pourquoi souhaites-tu témoigner, aujourd’hui ? 

Marjory : Moi, je n’ai pas envie que les mamans enceintes et atteintes d’un placenta percreta se stressent en se disant : « Je vais mourir. » Je veux qu’elles se disent qu’il y a une issue, qu’elles ne sont pas seules. J’aurais aimé trouver des personnes qui me disent : « Ne t’inquiète pas, regarde, je l’ai eu et je suis là. » Il faut écouter son corps, on se connaît ! Il faut se ménager, s’écouter. Et si on vous détecte un placenta prævia, accreta ou percreta, discutez-en, ne vous inquiétez pas : on est plusieurs à être encore là.

Découvrez son témoignage ci-dessous :