INTERVIEW. Bernadette : “Une maladie, peut-être, parfois, occasion d’un chemin de vie !”

Bernadette a été diagnostiquée fibromyalgique en 2015. Elle a dû changer de vie, arrêter son travail à cause des douleurs permanentes au quotidien qui l’a rongé. Elle s’est renseignée et a testé la “Mickel thérapie”. À la suite de cela, les symptômes se sont estompés. Aujourd’hui, Bernadette aide les autres à guérir. 

  • Présentez-vous :

Je m’appelle Bernadette, j’ai bientôt 60 ans, je suis mariée et nous avons 2 grandes filles. J’habite dans l’agglomération lilloise.

  • Comment avez-vous été diagnostiquée ?

J’ai été diagnostiquée atteinte de fibromyalgie à l’automne 2015. Au printemps précédent, une amie m’avait dit : “tu n’aurais pas une fibromyalgie ?” Je ne savais pas ce qu’était cette maladie. Mais cela faisait des années que j’avais des douleurs tout le temps quelque part, le « quelque part » changeant dans mon corps de façon non explicable. J’étais tout le temps épuisée. Je faisais des grosses siestes qui ne parvenaient absolument pas à me reposer. Mes nuits étaient hachées par des insomnies. S’ajoutaient à cela des douleurs à l’oreille et des acouphènes qui rendaient l’usage du téléphone très pénible. J’étais aussi extrêmement sensible au moindre bruit. S’ajoutaient à cela, des difficultés de mémoire et de concentration qui me gênaient dans mon travail. Mon médecin traitant m’a prescrit une batterie d’analyses sanguines pour éliminer certaines maladies ; puis m’a confiée à un collègue rhumatologue. Elle m’avait dit de prendre avec moi mes dernières radios : c’est là que je me suis rendue compte que cela faisait 10 ans que je faisais des radios de différentes parties de mon squelette, radios sur lesquelles n’apparaissait jamais rien pour expliquer la cause de mes douleurs. C’est le rhumatologue, après avoir, lui aussi, prescrit encore d’autres analyses, qui m’a orientée au CHR. Et c’est là qu’on m’a dit que j’étais atteinte d’une fibromyalgie. Le médecin a appuyé à différents endroits de mon corps. J’avais tellement mal, qu’il n’est pas allé au bout de l’examen.

  • Qu’est-ce que vous avez ressenti ?

Je me souviens très bien qu’en sortant de l’hôpital, j’ai vécu un grand moment de solitude car on m’avait clairement dit « il n’y a pas de traitement ». Je me suis donc mise en recherche. J’ai acheté 2 bouquins sur la fibromyalgie, j’ai adhéré à deux associations de malades et j’ai fait des recherches. J’ai changé mon mode d’alimentation. J’avais 2 séances de kiné par semaine, j’avais un accompagnement avec une psychologue et je me suis mise à pratiquer le Qi Gong.

  • Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui je n’ai plus de symptômes, j’ai retrouvé mon énergie ! Je n’ai plus de douleurs, j’utilise de nouveau mon téléphone, je marche de nouveau, je refais du vélo, bref j’ai repris une vie normale ! La fibromyalgie est derrière moi.

  • Qu’est-ce que la maladie a changé pour vous ?

Elle m’a permis de découvrir la « planète fibro »,  j’ai dû arrêter mon travail à cause de la maladie parce que je n’avais plus la force de l’assumer et que j’étais de plus en plus souvent en arrêt maladie. Je me levais chaque matin épuisée et je me disais : « Je vais tenir jusqu’à ce soir ! »

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  • Vous n’avez plus de symptômes aujourd’hui, racontez-nous ?

Les moyens que j’avais mis en place me soulageaient temporairement, par exemple les séances de kiné me faisaient du bien sur le coup… Mais en sortant, je ne m’en sortais pas et cela me prenait beaucoup de temps et d’énergie pour un faible résultat. C’est alors que, par hasard, j’ai entendu parler de la Mickel thérapie. J’ai tout de suite contacté la thérapeute qui habite près de chez moi et j’ai commencé l’accompagnement avec elle. En quelques séances et quelques semaines je n’avais plus de symptômes ! Cette thérapie est basée sur l’écoute des émotions et de nos besoins. Le docteur Mickel, docteur écossais qui l’a mise au point, a repéré les émotions qui génèrent le plus de symptômes et pourquoi, il considère les symptômes et les émotions comme des « alliés » qui nous invitent à agir pour notre bien. En thérapie on apprend à « entendre, repérer » les symptômes et les émotions lorsqu’ils surviennent et à agir à bon escient pour faire disparaitre les symptômes. Cela est efficace immédiatement. C’est très impressionnant. Quand on a compris, même s’il arrive qu’un symptôme revienne, on sait tout de suite pourquoi et donc le faire disparaitre ! C’est une méthode qu’on intègre dans sa façon de vie et qui est donc un outil pour toute la vie !

  • Votre hygiène de vie a-t-elle changé ?

J’ai gardé mon nouveau mode d’alimentation (càd que j’ai enlevé pratiquement tous les produits industriels : c’est bon pour la santé de toute la famille et c’est bon pour le porte-monnaie aussi !) Je continue de pratiquer le Qi Gong et je pratique aussi la méditation.

Je crois que ce qui a profondément changé c’est que j’écoute ce que me dit mon corps et mes émotions. Je ne tire plus sur la corde, j’écoute mes besoins, je ne vis plus à 100 à l’heure !

J’ai mis de la douceur dans ma vie. Je goûte davantage le moment présent et je recherche les relations et activités qui
me font du bien.

  • Êtes-vous une femme engagée ?

Aujourd’hui, je me suis formée et j’accompagne des malades en Mickel thérapie. Avec mes 2 collègues Mickel thérapeutes en France, je travaille beaucoup pour faire connaitre la Mickel thérapie encore très peu connue. Elle est efficace aussi sur le syndrome de fatigue chronique et celui du côlon irritable. Cela représente plus de 2 millions de malades en France.

  • La maladie a-t-elle renforcé votre relation avec vos proches ?

Ils sont surtout très très heureux de me voir sortie de cette maladie si envahissante dans le quotidien ! Ils sont également heureux de voir que j’aide maintenant d’autres personnes à s’en sortir !

  • Quel message souhaitez-vous délivrer à la communauté de We are Patients ?

Parfois quand on est malade, on peut avoir l’impression d’être dans une impasse et malgré cela, trouver une brèche qui permet de s’en sortir. La fibromyalgie m’a permis de changer d’activité, de rencontrer de nouvelles personnes. Oui une maladie, peut-être, parfois, occasion d’un chemin de vie !