PORTRAIT. Fabienne : « Cette association a changé ma vie ! »

Fabienne n’a pas été « plus choquée que ça » quand les médecins lui apprennent qu’elle est diabétique. La jeune femme, originaire du Cantal, a alors 22 ans et elle se dit que « c’est une maladie qui ne fait pas mal et surtout qu’il existe un traitement ». Lorsque nous la rencontrons, elle nous explique, toujours avec le sourire, le chemin parcouru depuis cette annonce.

Deux choses ont vraiment changé ma vie : le stage d’insulinothérapie fonctionnelle que j’ai fait en 2007, et l’association des mamans diabétiques, découverte une nuit d’insomnie en 2008.

Depuis, cette association est devenue « l’association des femmes diabétiques » et Fabienne en est devenue la présidente en 2014.

Fabienne, présidente de l’association des femmes diabétiques Fabienne avait peur de transmettre le diabète

Quand elle se marie en 2008, l’envie d’avoir un enfant vient rapidement mais elle avait peur de transmettre le diabète.

Le couple, qui vit à Toulouse, fait une demande d’adoption (elle n’aboutira pas), mais ce qui va changer les choses c’est une rencontre :

Ma diabéto m’a vraiment rassurée, on a fait des examens complémentaires. Elle m’a expliqué que le risque de transmettre le diabète à nos enfants était de 7% (normalement, c’est autour de 3% pour une diabétique de type 1 comme moi). C’est elle qui m’a parlé de l’Association des mamans diabétiques.

Une nuit, Fabienne s’inscrit sur le forum de l’association.

Ça a tout changé, ça a enlevé ma peur et j’ai décidé de me lancer. En lisant les témoignages, j’ai compris l’importance d’avoir un diabète équilibré au moment de la grossesse.

Journée mondiale du diabète 2015A contre cœur, Fabienne opte pour la pompe à insuline.

J’ai mis longtemps à l’accepter dans mon corps, mais il faut reconnaître qu’il y a des avantages et surtout j’étais prête à tout pour avoir un enfant !

Fin 2010, Fabienne tombe enceinte.

Pendant la grossesse, les femmes diabétiques ont des objectifs en matière de glycémie qui sont quasiment identiques à ceux de femmes non diabétiques ! On est donc très suivies !

Alimentation rigoureuse, exercice physique, il ne faut rien négliger.
Fabienne est une diabétique qui ne sent pas arriver ses hypoglycémies, elle va donc être aidée par des capteurs pendant sa grossesse qui lui signaleront ses « hypo ».

Pendant le dernier trimestre de grossesse, le suivi médical s’intensifie : « on a un monitoring chez nous, les résultats sont envoyés directement à la maternité, c’est rassurant ».
L’accouchement est déclenché à 38 semaines. Les médecins craignent un retard de croissance in utero. « J’ai eu une péridurale, c’est totalement compatible avec le diabète. J’ai également pu garder ma pompe le plus longtemps possible », nous explique Fabienne.

Après de longues heures de travail, Alix pointe le bout de son nez un beau jour de juillet 2011. Le petit garçon va bien, il fait 2,9 kilos.
« Je l’ai allaité, ça aussi c’est totalement compatible avec la gestion du diabète. Il faut juste avoir du resucrage à portée de mains, bien prendre sa glycémie avant la tétée et ne pas hésiter à faire des collations pendant la nuit ».

Fabienne, diabétique, a eu son enfant

Fabienne, diabétique de type 1, et ses deux enfants

 

 

 

 

 

 

 

En juin 2014, Fabienne et son mari ont un autre enfant, Mahé.
« J’ai été beaucoup plus sereine lors de cette deuxième grossesse. J’ai gardé ma pompe à insuline. Cette fois-ci j’ai voulu éviter le déclenchement. A partir de 36 semaines j’ai donc eu recours à l’homéopathie et à l’acupuncture. Ça a bien marché ! J’ai eu un super accouchement à 39 semaines », sourit Fabienne.

Depuis, cette maman est en congé parental, et consacre une grande partie de son temps à l’association qui l’a tant aidée.
« Nous avons organisé une table ronde diabète & grossesse avec des diabétologue, des gynécologues, des pédiatres… Je trouve ça sympa d’aider d’autres femmes à se rassurer sur la grossesse ».

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Fabienne s’est fait plusieurs amies diabétiques toute la France grâce à l’association, alors qu’elle ne connaissait personne avec un diabète de type 1 auparavant. « Nous abordons tous les thèmes entre nous, il n’y a pas de tabou. On s’entraide ». Des “cafés diabète” à thème et des rencontres conviviales sont également organisés pour les diabétiques mais aussi leurs proches.

Aujourd’hui plus de 2000 femmes échangent et viennent trouver des réponses à leurs questions sur le forum de l’Association des Femme Diabétiques.