[DIABETE] Le diabète prend forme sous le coup de crayon d’Esthel

VIDÉO. À 5 ans, le fils d’Esthel présentait des envies anormales d’uriner. Après un séjour à l’hôpital et plusieurs examens, il est diagnostiqué d’un diabète de type 1. Esthel change de costume et passe de maman à aidante mais sa cape d’héroïne se dévoile peut-être sous les traits de la dessinatrice dont l’adversaire est un petit monstre nommé diabète. Sa bande dessinée « Mission Pancréas » nous raconte cette histoire, d’un quotidien difficile à l’acceptation de cette maladie.

 

Comment se passe l’annonce du diagnostic ?

L’annonce du diagnostic est un véritable choc. Je comprends ce qui nous arrive, mais je ne réalise pas totalement le quotidien qui nous attend. Après 15 jours d’hospitalisation pour apprendre les soins, la gestion des glucides et de l’insuline, je me sens toujours perdue. J’ai l’impression que je ne serai jamais capable de tout gérer une fois rentrée chez moi. Je n’ose pas dire que j’ai très peur de mal faire, que je ne suis pas prête à rentrer, mais il n’y a pas le choix. On se retrouve à la maison avec un petit garçon qu’il faut surveiller nuit et jour. Alors qu’en réalité, avec le temps, on se rend compte que le diabète doit s’habituer à notre vie et non l’inverse.

Comment se déroule le retour à la maison ?

Au début, tout est chamboulé, et puis il y a tellement de choses à apprendre que je vois ça comme une formation stricte. Mon fils comprend rapidement qu’il est malade. Les médecins sont très sympathiques, ils utilisent des mots faciles pour qu’il comprenne. Mais, je pense que le plus dur pour lui, c’est les piqûres. Pendant un an, il a eu cinq piqûres par jour et ça, je crois qu’il ne s’y est jamais habitué. Aujourd’hui encore, si on lui parle de piqûres, il n’aime pas ça du tout. Mais, avec le temps, il devient de plus en plus autonome dans la gestion de sa maladie. Parfois ça le soule, parfois il en a marre, il craque, comme moi je peux craquer

Comment vis-tu cette épreuve en tant que maman ?

On est séparés avec le papa de mon petit garçon. On est quand même en bonne entente et on fait tous les rendez-vous médicaux ensemble. Mais forcément, c’est difficile d’accepter de ne pas toujours être présente, de lui laisser la garde par moments et de se demander : « Mais qu’est-ce qu’il se passe quand je ne suis pas là ? ». Au lieu de se dire : « Je vais plutôt profiter pour me reposer », je suis plutôt inquiète au départ. Donc au début, je suis une maman très stressée, très angoissée et puis j’apprends à être aussi autre chose qu’une maman. Je me dis qu’il faut que je trouve quelque chose qui me fait du bien.

Qu’est-ce qui te permets d’avancer ?

Finalement, partager notre histoire sur les réseaux sociaux nous aide beaucoup. Je réalise aussi que c’est bénéfique pour d’autres parents, et c’est ainsi que naît l’idée d’écrire un livre. L’objectif est de nous aider à surmonter cette épreuve, tout en apportant un soutien à d’autres personnes qui pourraient se trouver dans la même situation que moi au début. Je me suis dit : “Et si je créé un support que j’aurais aimé trouver initialement ?”. Quelque chose de très coloré, facile à lire avec son enfant. Après tout, une bande dessinée est quelque chose de facile à aborder. C’est également thérapeutique pour moi.

Pourquoi « Monster diab » ?

On donne très vite un petit nom à cette maladie. C’est le monstre du diabète, en quelque sorte. C’est le petit monstre qui s’est invité dans notre vie. Ce n’est pas un monstre méchant, car nous allons vivre avec cette maladie, mais c’est tout de même un monstre, car il bouleverse notre vie, et je ne le voulais pas.

Découvrez son témoignage ci-dessous.