Une sur Huit, c’est le nom de l’ouvrage de Christine qui évoque son combat contre le cancer du sein. Cette mère de famille est aujourd’hui en rémission. Elle vit en Nouvelle-Calédonie et pratique le yoga très régulièrement. Une activité physique qui lui permet de se sentir bien dans sa tête et son corps.
- Présentation :
Je m’appelle Christine, j’ai la chance de vivre sur une île paradisiaque qui m’émerveille chaque jour : la Nouvelle-Calédonie, où j’exerce la fonction de Responsable RH. J’ai été touchée par un cancer du sein il y a 4 ans. Je vis aux côtés d’un mari extraordinaire et de mes deux grands enfants qui font et sont ma fierté.
- Comment avez-vous été diagnostiquée ?
C’est au cours d’une conversation avec mon mari, accoudée sur un comptoir, je ne sais plus par quel hasard, j’ai touché mon aisselle et senti une petite boule. Sur le moment, je n’ai pas voulu y attacher une trop grande importance pensant que ce n’était peut-être que passager ? Mais pendant quelques jours à chaque fois que je prenais ma douche, je ne pouvais pas m’empêcher d’aller toucher mon aisselle afin de savoir si la petite boule était toujours là ! Jusqu’au jour où pas très sereine, j’ai pris rendez-vous chez mon gynécologue. Il a été plutôt rassurant, mais par mesure de précaution, il m’a prescrit une mammographie et une échographie. C’est au cours de l’échographie que l’inquiétude a grandi, et une biopsie a confirmé le diagnostic !
- Qu’avez-vous avez ressenti ?
À l’annonce des résultats, j’ai eu un ÉNORME choc ! Je n’y croyais pas. J’étais désemparé, une impression de ne plus savoir où j’habitais : « ce n’était pas possible ! Pas moi ! Pas ça !« . J’étais EFFONDRÉE. Pendant plusieurs jours, j’ai été incapable d’aborder le sujet sans pleurer.
- Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Aujourd’hui je me sens merveilleusement bien. J’ai pris certaines décisions quant à ma santé, j’ai changé mon alimentation et je pratique le yoga. Je fais également des soins énergétiques. Aujourd’hui, je me sens aussi bien dans ma tête que dans mon corps.
- Qu’est-ce que la maladie a changé pour vous ?
Ce passage dans ma vie me fait voir les choses différemment, notamment dans le sens où il ne faut pas se contenter de dire : « il faut PROFITER de la vie, car on ne sait pas de quoi sera fait demain ». Facile à dire, mais pas toujours facile à appliquer. C’est un gros travail à faire sur soi. Ce n’est pas évident de changer ses habitudes ! Il faut savoir prendre le temps de faire les choses, et de revoir ses priorités. (si j’avais prévu de faire du ménage un week-end mais que j’ai au dernier moment une opportunité qui vient chambouler mes plans, et bien je chamboule mes plans allègrement !)
Le soir en semaine, je ne sors pas, mais si je suis invitée et bien, je déroge à la règle tout aussi allègrement ! Je me coucherais plus tard, mais qu’importe, je récupérerais plus tard ! Et puis j’ai arrêté de me prendre la tête pour des futilités aussi bien à la maison qu’au boulot ! Il faut savoir faire la part des choses et bien souvent, on se prend la tête pour des banalités, alors qu’il y a bien plus grave ! Il faut savoir relativiser, peu de personnes savent le faire !
- Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire un livre ?
Même si on fait tout pour ne pas paraître malade, même si on essaie d’avoir une vie « normale », on ne ressort pas indemne d’une telle épreuve. Après la radiothérapie qui m’a fait m’éloigner de ma famille et de la Nouvelle-Calédonie pendant 7 semaines, pour suivre le traitement à Sydney, je ne me sentais pas très bien dans ma peau.
Au travail, je n’arrivais pas à me concentrer, j’accumulais les boulettes. Je ressentais un mal-être profond. Après une séance de psycho bio acupressure qui m’a fait un bien fou, je suis allée voir une énergéticienne avec laquelle j’ai suivi des séances de Pyramidal Mémories Transmutation, et avec qui j’ai fait des soins énergétiques. Cette thérapeute énergéticienne m’a amené à réfléchir sur beaucoup d’aspects de ma vie, et de la vie en général. Une vraie prise de conscience s’est imposée en moi.
Je lui avais fait part de mon souhait de mettre à profit mon expérience pour aider, mais je ne savais absolument pas comment ? Je souhaitais vraiment soutenir au mieux les personnes atteintes de ce mal, tout comme les personnes qui les entourent. J’étais bien placée pour le faire car je l’avais vécu. Puis un jour elle m’a posée la question : « Et pourquoi tu n’écrirais pas ? »
Et pourquoi pas effectivement ? J’avais des choses à dire qui devaient sortir que j’avais retenu depuis trop longtemps et qui me minaient. Et c’est comme cela que tout à commencer et qu’Une sur Huit est né !
- Êtes-vous engagée ?
Aujourd’hui, oui, je le suis. C’est important d’être à l’écoute et de communiquer, afin que les personnes concernées ne se sentent pas seules et démunies. C’est tellement traumatisant lorsque le verdict tombe ! C’est tellement violent certains effets du traitement !
- La maladie a-t-elle renforcé votre relation avec vos proches ?
La maladie peut renforcer les liens, tout comme les détruire. En ce qui me concerne, elle nous a tous rapprochés. Nous avons tous pris conscience que : « Ca n’arrive pas qu’aux autres ! »
- Quels sont vos conseils pour les patients ?
Mon premier conseil est celui qui m’a été donné à moi par mes médecins : ne jamais se comparer à un autre cas. Tous sont différents, tout comme chaque personne est différente.
Mon deuxième conseil qui m’a été donné par un ami qui lui aussi a été touché par un cancer : « Sors, vois du monde, ne reste surtout pas cloîtrée. La vie continue, elle sera juste plus difficile pendant quelques mois. »
Il faut garder à l’esprit que : ce que tu penses, tu le deviens. Ce que tu ressens, tu l’attires. Ce que tu imagines, tu le crées.
- Quel message souhaitez-vous délivrer à la communauté de We are Patients ?
Ce qu’on ne dit pas s’accumule dans notre corps et se transforme. Les mots que l’on ne dit pas se transforment en frustration, en tristesse, en insomnie, en douleur et en manque de satisfaction. Il faut parler et dire les choses !