INTERVIEW. Angélique : « Il faut garder sa force et son sourire pour traverser une épreuve comme le cancer ! »

Angélique a aujourd’hui 34 ans et vit dans la Loire. Diagnostiquée il y a un an et demi d’un cancer du sein, elle a su de trouver la force et le courage pour surmonter cette épreuve. Rencontre avec une jeune femme pleine de ressources. 

  • Présentez-vous

Je m’appelle Angélique, j’ai 34 ans et je vis dans la Loire (42). Je travaille en tant que conseillère insertion pour travailleurs handicapés depuis 11 ans. Il y a un peu plus d’un an maintenant, un invité surprise s’est introduit dans ma vie. J’aime les surprises mais celle-ci je m’en serai bien passée : il s’agit d’un cancer du sein droit !

  • Comment avez-vous été diagnostiquée ?

J’ai ressenti une petite douleur en haut du sein, près de l’aisselle. Quand je me suis auto palpée à cet endroit, je ressentais une toute petite masse. J’ai d’abord pensé à des ganglions qui peuvent parfois venir et repartir au moment des menstruations. Puis je suis partie en voyage au Canada 3 semaines. En revenant, j’avais toujours cette petite douleur et l’impression que la masse avait un peu grossi. J’ai donc consulté et pris rdv avec ma gynécologue. Elle m’a fait de suite fait passer une écho et mammo. J’ai eu la chance que ma tumeur était située au niveau d’un nerf pectoral et a provoqué ces petites douleurs.

  • Qu’est-ce que vous avez ressenti ?

Lorsque j’ai passé cette mammographie, la radiologue est venue me voir disant qu’elle voyait des micro calcifications, mais qu’il fallait faire quand même une biopsie pour savoir si c’était cancéreux ou non. J’avais déjà entendu parler de micro calcifications car des personnes autour de moi, dont ma mère et ma belle mère ont déjà été touchées par un cancer du sein. Et puis, je ne sais pas, à partir de ce moment là, je ressentais quelque chose en moi. C’est assez difficile à expliquer, mais je savais avant même d’avoir les résultats de la biopsie que c’était ça. Cela n’a pas empêché l’attente d’être très longue !

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  • Comment s’est passé votre traitement ?

Pour l’opération, la chimio et les rayons, j’ai été bien accompagnée. On nous a bien expliqué à mon mari et à moi pourquoi on faisait ces traitements et comment cela se déroulerait. Ensuite, j’ai trouvé les équipes de soignants sur place à l’écoute et avenantes. Pour ce qui est des effets, au début cela a été un peu difficile. Notamment psychologiquement. Déjà il y a l’appréhension de démarrer sa 1ere chimio et les réels effets indésirables qui sont là (nausées, fatigue …) et aussi la perte de cheveux, puis après je dirais qu’on s’habitue. Je me reposais quand je sentais que c’était nécessaire (notamment les 1ers jours qui suivaient les cures) et après je continuais mes activités manuelles, voir du monde, me balader….

  • Faites-vous partie d’une association ?

Oui et non.

RELATIVISER, POSITIVER et SUBLIMER ont été mes maîtres mots pour rendre plus joli et joyeux mon nouveau projet de vie qui s’était imposé à moi depuis novembre 2016 : un cancer du sein ! Parce que j’aime échanger, partager, j’ai donc créé un compte Facebook SEIN ROSE pour diffuser des conseils, avis, idées et mes trucs et astuces pour mieux traverser la période de traitement avec d’autres roses et aussi organiser des rencontres pour pas rester isolée ; lorsqu’on traverse une période de soin, quelque soit la maladie, je trouve cela important !

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  • Qu’est-ce que la maladie a changé pour vous ?

Je dirai que dans l’ensemble, de façon contradictoire, j’ai l’impression que la maladie m’a apporté beaucoup de choses positives :

  • J’ai rencontré de belles personnes et j’en rencontre encore
  • Avant la maladie, je profite de chaque moment présent. Maintenant, je me pose davantage cette question quand quelque chose arrive « est-ce un gros, moyen ou petit problème ? » et souvent je conclus par un « c’est un petit problème, alors ne te prend pas plus la tête que ça ».
  • J’ai envie de profiter encore plus pleinement de mes proches et d’aller au bout de mes projets.

Et je parle d’aspect contradictoire, car bien sûr, on se passerait bien d’avoir été malade et de devoir vivre maintenant avec une épée de Damocles ! Fini pour moi l’insouciance et d’aimer croire que je suis peut-être immortelle. Cela c’est la partie que j’arrive à verbaliser, ensuite il y a quelque chose en moi qui a changé mais sans arriver à vraiment verbaliser tous mes ressentis.

  • Votre hygiène de vie a-t-elle changé depuis la maladie ?

Disons que j’essaye ! Il n’est pas facile quand on est une grande gourmande de réduire le sucre et les choses trop grasses. Il n’est également pas facile quand on est pas sportive de nature de s’y mettre. En effet, l’activité physique on le sait, réduit les risques de récidive donc je fais 1 séance de piscine et 1 de course par semaine. Espérons que je vais tenir et que ça ne fera pas comme les bonnes résolutions que l’on prend en chaque début d’année et qu’on ne tient pas ! Blague à part, j’ai bien l’intention de tenir.

  • La maladie a-t-elle renforcé votre relation avec vos proches ? 

Je ne dirai qu’une chose : elle en est que plus renforcée ! Mes collègues, amis, famille et mon mari sont encore plus importants à mes yeux qu’auparavant !

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  • Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui vient d’être diagnostiqué ?

La maladie, ce n’est pas quelque chose de simple. Je n’aime pas les personnes qui essayent de banaliser le cancer du sein en disant qu’aujourd’hui c’est rien, qu’on en guérit comme une grippe. Car déjà, ça se soigne pas comme une grippe, et malheureusement encore trop de femmes en meurs chaque jour ou on des cancers du sein métastatiques.

Mais, de nature optimiste et à beaucoup relativiser les choses, j’ai envie de dire à la communauté de WE ARE PATIENTS que oui, c’est pas simple mais on arrive à surmonter les traitements, qu’après ces derniers, on arrive à reprendre goût à la vie (chacun à son rythme, il y a pas de recettes miracles). Là aussi, je n’oublie pas les personnes qui ne peuvent pas être de nature optimise et positive. Parfois, selon les caractères, ce n’est pas possible ou en fonction de là où on en est, du stade de la maladie, ce n’est pas aussi simple. Lorsque c’est possible, gardez votre force, votre courage, votre sourire, votre optimiste, c’est précieux pour traverser une telle épreuve !

Et comme je le disais un peu plus haut, la maladie nous transforme mais aussi en bien et apporte des choses positives. J’envoie toutes mes ondes les plus positives à toutes les personnes en soin pour un cancer ou tout autre maladie.

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