Avant même sa naissance, dans le ventre de sa mère, le corps de Cédric Nankin ne s’est pas correctement formé. Dès ses premières minutes de vie, les médecins lui diagnostiquent une agénésie congénitale, c’est-à-dire l’absence de formation d’un membre comme le défini Santé Publique France. Cette malformation est très rare en France, on recense 150 cas par an de patients diagnostiqués.
Cédric Nankin, lui, a fait de ses malformations une force. Ses membres supérieurs et inférieurs ne lui permettent pas de vivre le même quotidien qu’une personne valide. Pour autant, il est joueur de rugby fauteuil, deux fois médaillés d’or aux championnats du monde, deux fois représentant de la discipline aux Jeux paralympiques, et sur le chemin des Jeux de Paris 2024.
Rien n’arrête la machine
«Depuis 2013, je suis en équipe de France», se souvient le parasportif. Rien ne le prédestinait pourtant à ce futur d’athlète. C’est par une connaissance que le sportif tente le rugby fauteuil et se découvre une étonnante facilité à se mouvoir rapidement sur son fauteuil en gardant les yeux rivés sur un ballon. Le plus dur, selon son témoignage, semble d’apprendre le règlement de ce sport un peu particulier.
Avec la pratique, il trouve rapidement sa voie. «Avec mon fauteuil de défense, du coup j’ai une grille, j’arrive à bloquer les fauteuils arrondis, donc les fauteuils d’attaque.» Une fierté pour lui, car ces personnes en fauteuils d’attaque «sont des personnes qui vont avoir des handicaps moins importants que le mien. C’est ça aussi ma force, c’est de rivaliser avec des joueurs adverses qui ont des handicaps moins importants que le mien ».
Cette capacité, ainsi que son acharnement dans ce sport, lui valent le titre de «machine de guerre», un surnom qui le suit encore aujourd’hui : Cédric Nankin est ainsi devenu la «machine» de l’équipe de France de rugby fauteuil.
Des rêves de médailles
«J’aimerais faire partie de cette équipe qui va gagner pour la première fois une médaille aux Jeux paralympiques», s’enthousiasme le sportif. Pour entretenir cet espoir et maximiser ses chances, Cédric Nankin s’entraîne régulièrement et regarde des matchs de rugby fauteuil. «Quand je suis arrivé dans ce sport, j’ai vu que j’avais ma place, j’avais possibilité de faire quelque chose, donc je me suis entraîné un peu plus.»
Ce sport, qui nécessite face, adresse, et énergie ne semble pas affecter la santé du sportif. «Moi j’ai appris à vire, ma vie, c’est ma normalité entre guillemets», confit-il. «J’ai appris à faire les choses différemment, mais c’est comme ça que je l’ai fait», explique t-il.
Rien ne semble arrêter ce sportif engagé dans son rêve de médaille olympique. D’ici quelques mois, Cédric Nankin pourra peut-être participer à ces Jeux paralympiques tant attendus, et toucher du doigt son ambition du podium.
Découvrez son témoignage ci-dessous :