Isabelle : « on pensait que le plus dur était derrière elle… »

Sarah a 12 ans lorsqu’elle est atteinte d’un lymphome. Isabelle sa maman, raconte les difficultés traversées suite à la rémission de sa jeune fille. Un retour à la vie parfois loin d’être « normal ».

Le retour à l’école a été compliqué pour Sarah. En septembre 2011, après de lourds traitements qui ont réussi à vaincre son lymphome, la jeune adolescente rentre en 4ème.

déjà elle était en décalage avec ses copines, elle me disait qu’elles se prenaient la tête pour rien.

Et parfois Sarah rentre de l’école en pleurs parce qu’on lui a touché le crâne, alors qu’elle faisait la queue à la cantine.

c’est surtout de l’ignorance, mais c’est blessant. Un jour on lui a dit ‘t’as des poux, c’est pour ça que tu n’as pas de cheveux’, on lui a même demandé si elle avait ‘un cancer des cheveux’.

IMG_3443IMG_3435

Isabelle pensait qu’avec la rémission de Sarah, la vie reprendrait son cours normalement, « mais en fait, ce n’est jamais comme avant », soupire cette maman attentionnée.

Au cours de l’année scolaire, les notes de Sarah chutent, mais l’adolescente ne montre rien.

on voyait bien que Sarah n’était pas au top, mais on se disait qu’elle rentrait en période d’adolescence, on pensait que c’était ça. Je lui disais : ‘après tout ce que tu as vécu, ce n’est rien !’ Mais je n’aurais pas dû lui dire ça, l’un n’empêche pas l’autre.

En fait, Sarah est en dépression :

on a mis un an à comprendre qu’elle n’était pas bien psychologiquement.

Isabelle emmène alors Sarah chez une psychologue. Une aide précieuse pour l’adolescente qui continue à la voir régulièrement encore aujourd’hui.

la psychologue dit que c’est comme si Sarah rentrait d’une guerre. C’est un traumatisme. Notamment les ponctions lombaires avant et après chaque chimio, elle les a très mal vécues, comme un viol.

alt text

Aujourd’hui Sarah ne parle quasiment jamais du lymphome, à part avec sa psychologue. Elle n’a d’ailleurs pas souhaité en discuter avec nous directement, encore trop douloureux pour elle.

Sa maman est ravie que Sarah puisse évoquer le sujet librement avec la psychologue.

c’est important qu’elle voie quelqu’un de l’extérieur.

Important que « ça sorte ». Sarah est très souriante, il a d’ailleurs été difficile pour ces professeurs de comprendre qu’elle était en dépression :

elle ne montre pas les choses, quand Sarah rencontre de nouvelles personnes, elle ne dit rien de sa maladie. Elle veut être considérée comme une personne ‘normale’.

Maintenant elle voit le bout du tunnel, « ça revient tout doucement « , nous glisse sa maman. Avec cette épreuve, Sarah est devenue très mature, elle se sent plus à l’aise avec « les jeunes adultes », elle les trouve moins futiles que les adolescents.

Sarah aura 17 ans au mois d’avril, elle imagine maintenant son avenir, même si « elle a eu du mal à se projeter ». Elle voudrait faire des études pour devenir éducatrice spécialisée, même si elle a le temps, bien sûr.

Elle a un point au loin, et c’est ça qui est important !

IMG_3355

W.A.P

Partager le témoignage sur :

D'autres témoignages qui peuvent vous intéressez :

ASSOCIATION. L'Envol permet aux enfants malades de partir en vacances
Association
VIDÉO. Depuis 1997, L’Envol s’emploie à rendre le quotidien des enfants malades ou en situation de handicap plus agréable. Ses diverses actions permettent notamment d’alléger la charge des familles et...
PARALYSIE. Le sport de haut niveau pour accepter son corps
Paralysie
VIDÉO. Valentin Bertrand est para-athlète de haut niveau. Partiellement paralysé du côté droit de son corps, il pratique le saut en longueur et utilise le sport comme moteur dans sa...
Crystel Alquier et ses mille et unes vies
Myélite
Chrystel Alquier a 44 ans, mais elle a déjà vécu au moins 3 vies : une pour chaque sport dans lesquels elle a toujours excellé ! Sélectionnée aux Jeux Paralympiques...