CHRONIQUE D’ATHÉNAÏS. D’une chambre à Cochin, à la pelouse du Stade de France ! (Part 2)

Vous l’attendiez – oui j’aime m’en convaincre – la voilà enfin ! Ce mercredi, dans la suite de ma chronique nous allons entrer dans le vif du sujet. La semaine dernière nous nous baladions dans les couloirs de Cochin, où vous avez pu y découvrir mon quotidien ainsi que les êtres qui le peuplaient. Nous nous étions quittés au moment où je grillais comme une côtelette confortablement installée dans l’auto, direction : le stade de France ! J’apprenais, avec beaucoup d’étonnement, avoir été choisie pour donner le coup d’envoi du match France/Belgique ! Nous sommes en 2002.
Allez e
n voiture, branchez Waze et attachez vos ceintures ! 

Lorsque je me replonge dans ces souvenirs, la première image qui me vient à l’esprit est celle d’une parcelle de fenêtre et d’un petit éclat de ciel bleu…

Il fait une chaleur de bête, chaque fragment d’ombre est jalousement gardée, l’air est si lourd que c’en est écrasant. Tout le monde se traine péniblement, les dessous de bras élégamment auréolés – sensualité – Allongée à l’arrière de la voiture je ressens cette violente chaleur humide, celle qui vous prend à la gorge, je suis comme léthargique. Le trajet est interminable, nous sommes coincés dans les embouteillages sous un soleil de plomb. Les heures passent inlassablement autant que ma fièvre, qui augmente. Ma mère se retourne toutes les cinq minutes pour me demander si – je respire encore – j’ai soif, mais moi ce qui m’ennuie le plus : c’est que j’ai à peu près l’énergie d’un bulot (sans la Mayo) !

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Nous arrivons enfin à l’accueil – VIP s’il vous plait – du stade de France.

Pour le petit « pingouin » maigrelet que je suis, c’est dément ! Maman et moi, entourées par à peu près toute la sécurité du stade nous déambulons, aussi ravies qu’impressionnées, dans les méandres de ce lieu immense. La sécurité, une journaliste, ainsi que les personnes en charge de l’événement, nous emmènent dans les loges présidentielles : comme quoi mon ambulancier ne s’était pas totalement trompé ! Qui dit « loge » et « présidentielle » de surcroit, sous-entend : pitance à foison. Malheureusement, à l’époque, j’ai un appétit d’oiseau. Alors au lieu de me remplir la panse, je profite de la vue dégagée sur la pelouse, ah comme les choses changent. (Maintenant j’ai faim en permanence et je prends même ma bouffe en photo. TOUT va bien.)

La vue plongeante sur le stade encore vide est à couper le souffle. C’est une forme d’immensité comme enveloppée, une sorte de « Colosseo » des temps modernes. Fort heureusement dans cette arène, ce soir, il n’y aura pas de mise a mort – ouf –

Il est tellement rare de connaitre un tel calme en ces lieux souvent en pleine effervescence…

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Je suis tellement reconnaissante envers ma pauvre maman qui a dû écumer les magasins de sport, rayon foot, pour me trouver « THE TENUE ». Les essayages étaient mythiques, « Pretty Woman » n’a qu’a bien se tenir, la relève est là ! Pas loin de 14 ans, des taches de rousseurs et une quarantaine de points de sutures sur le bid, ce qui rajoute à son charme irrésistible (ça va narcisse?!). Mais lorsqu’enfin nous ressortons victorieuses, la panoplie complète de supportrice invétérée sous le bras, maman et moi sommes ravies ! Dans notre musette il y a : un tout petit short bleu, sur lequel est brodé un petit coq (chauvin!), un formidable maillot blanc floqué aux couleurs de l’équipe de France et « ponpom sur la Garonne » (ne dites JAMAIS ça devant les supporters de l’équipe de France, au risque de repartir avec un vuvuzela dans…), une paire de chaussettes d’une longueur interminable.

Nous descendons des escaliers sans fin qui nous mènent tout droit aux vestiaires où je fais la rencontre, tant attendue, des joueurs. Ils sont tous souriants et adorables, outre les odeurs de sconse – oui navrée, mais des vestiaires c’est sexy sur le papier, par contre pour le nez c’est pas la panacée !

Je sors de là ravie, joues roses et sourire jusqu’aux couettes avec mon maillot couvert de dédicaces !

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Me voilà installée sur le banc de touche, je n’aurais jamais cru écrire ça un jour. Le stade est plein, le match va commencer. J’étais déjà impressionnée et voilà que les cameras se braquent sur moi – ce moment où tu hésites entre disparaitre ou rire bêtement – Le speaker, un homme au cheveux grisonnants et à la mine sympathique, commence : « il est temps d’accueillir une toute jeune fille, elle a 13 ans elle s’appelle Athénaïs, c’est une jeune greffée… », il me tend une main chaude et tendre, je me lève, la saisie et nous marchons tous deux avec panache. Ça y est, telle le « Neil Armstrong » de la pelouse, je foule l’herbe emblématique du stade français, je me sens véritablement privilégiée !

C’est tellement troublant que je peine à réaliser où je suis, c’est lunaire.

En écrivant ces lignes, je suis encore émue par le souvenir de cette formidable bienveillance portée par une foule immense, ses applaudissements et ses encouragements… Je ris encore au souvenir de ma mère qui, déjà dans la voiture, me disait : « surtout n’oublie pas d’embrasser et de saluer la foule » – véridique – Oui bon maman c’est très sympa tout ça, mais je m’appelle pas Madonna…

Voir un tel rassemblement, mue par un élan si positif, ça vous donne la chair de poule !

Nous nous dirigeons vers le centre de la pelouse, cet instant passe en un battement de cils et semble pourtant durer une éternité. Mon coeur cogne dans ma poitrine, je suis si fatiguée, mais je ne suis pas seule tellement portée par la foule « qui nous traine et nous entraine… »

Là, debout au milieu de tous avec l’encouragement des joueurs, je donne mon exceptionnel coup d’envoi.

J’espère que ce rendez-vous satisfait vos petites pauses lectures. N’hésitez pas à parcourir la page de « We are Patients » pour y découvrir ses merveilles, saisir ces instants de vies qui vous sont offerts. Peut-être ainsi en apprendrez-vous un peu plus sur les êtres formidables qui sont parfois… tous près de vous ! N’oubliez pas de vous aimer et de la bonne manière aujourd’hui : Saint Valentin oblige… Mais pourquoi pas appliquer ceci chaque jour ?

À la semaine prochaine : c’était Athénaïs en direct et à l’écrit pour « We are Patients », je vous rends l’antenne – pour cette semaine – à vous les studios ! 

Part 2/2

Olivers’ment vôtre
Athénaïs

 

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