GRANDS BRÛLÉS. Clélia et Clément : la photothérapie tournée vers l’avenir

VIDÉO. Après un accident survenu sur la voie publique et un parcours chez les grands brûlés, Clélia a participé à une séance photo déterminante pour son avenir. Avec Clément, son photographe, elle monte depuis plusieurs projets caritatifs à visée reconstructrice.

 

C’est en mars 2019 que la vie de Clélia Lebreton bascule. Alors qu’elle était à vélo, un camion la renverse. La jeune femme commence alors un parcours du combattant à l’hôpital. Pour améliorer sa situation, Clélia est transférée dans différents services, mais la majeure partie de son hospitalisation va se dérouler dans un environnement bien particulier :  « Le parcours hospitalier que j’ai eu, c’était un parcours, ce qu’on appelle, chez les grands brûlés, et je suis considérée aujourd’hui, puisque j’ai reçu des greffes de peau, comme quelqu’un de grand brûlé », confie-t-elle.

Un an après sa reconstruction, Clélia répond à une proposition : celle de poser nue pour Clément, photographe, qui souhaite mettre en avant via ses œuvres, le parcours de personnes gravement brûlées. Ces séances photo ont été, selon elle, une véritable « thérapie ».

Résistance et sensibilisation

Cette rencontre est décisive, tant pour Clélia que pour Clément, le photographe. Tous deux sont restés bons amis et se lient dans un projet de sensibilisation du public. Ensemble, ils publient un livre Brûlésmélange de photographies prises par le photographe et de témoignages des différentes victimes de graves brûlures. « Personnellement, moi, à mon niveau, ça a été de me dire que j’avais peut-être quelque chose à dire, en fait, par rapport à ça »  explique Clélia, suivie par Clément, « et que ça pouvait aider les autres aussi ».

Ce mot d’aide, dans la bouche des deux amis, est rapidement devenu une sorte de mantra. Il est désormais au cœur de leurs projets communs, comme l’explique Clément : « On vient tout juste de déclarer une association loi 1901 qui s’appelle photothérapie, et qui va œuvrer à travailler comme ça sur l’image, avec des personnes qui sont dans le besoin, d’un point de vue du corps, d’un point de vue cicatrice (…) et travailler ensemble à regagner une image de soi qu’on voudrait peut-être un peu plus bienveillante envers soi-même. » Les deux jeunes regorgent d’idées : « Ça pourrait être très bien des ateliers photos, ça peut très bien être un accompagnement de groupe de parole, de groupe d’écriture pourquoi pas ! », explique Clélia.

Aller de l’avant

Ce parcours de vie a marqué Clélia et Clément, au point de prendre des chemins différents de ce qu’ils s’étaient tracés. La jeune femme a, par exemple, complètement changé de métier : « Moi, je me suis reconvertie, professionnellement en ayant fait une formation en neurosciences et en psychotraumatologie du coup, pour accompagner les personnes qui souffrent de stress post-traumatique comme je l’ai vécu, comme je peux le vivre encore aujourd’hui parfois. »

« On n’a pas de barrières, on a tous les deux des compétences, on veut les mettre au service de quelque chose », conclut la jeune femme. Une rencontre inattendue qui créé aujourd’hui une chaîne de solidarité.  

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