JOUR 2 :
Quand j’arrive à l’hôpital, Christophe et Inès discutent dans le couloir. Ils comparent leurs glycémies de la nuit. Ils n’ont rien mangé depuis le dîner de la veille.
Christophe a des glycémies plutôt stables alors qu’Inès a fait beaucoup d’hyperglycémies.
Christophe a 40 ans, il est diabétique depuis 3 ans. Il connaissait cette maladie, sa sœur est également diabétique, mais ne s’y était « jamais intéressé de près », nous raconte-t-il.
« C’est suite à un gros gros stress que mon diabète est apparu. Au début les médecins pensaient que c’était un ‘type 2’, donc j’ai pris des cachets pendant un an, puis j’ai dû passer à l’insuline. Au début j’ai été mal accompagné ».
Pendant un séjour à l’hôpital Saint Joseph, Christophe rencontre sa femme, diabétique elle aussi.
« A l’époque je ne supportais plus les stylos, les injections, surtout dans le boulot. C’est pour ça que je suis passé à la pompe à insuline en mars 2015. Ma compagne m’a conseillé de le faire, et en effet ça m’a permis de mieux gérer et de mieux accepter mon diabète. Après ça ne m’empêche pas d’en avoir ras-le-bol parfois ! En vacances par exemple ça me fait suer. Le regard des gens est assez dérangeant ».
Christophe participe au stage pour apprendre à maîtriser son diabète par rapport à sa vie, « et pas l’inverse », sourit-il.
Les trois patients s’installent dans la salle de réunion. Le docteur Sophie Nadler arrive, elle est diabétologue. Elle est à l’origine de ce stage. Au programme : les « bases du diabète », c’est-à-dire comprendre ce que signifie une glycémie « normale », quel bolus faire et quand, etc…
L’objectif de ce stage est de se libérer mais si j’ai conscience que vous apprenez beaucoup de choses. On va vous donner les clés pour comprendre votre diabète. Il faut être acteur de sa maladie mais il y a certaines règles à savoir.
Une glycémie normale avant les repas se situe entre 0,8 et 1,2 grammes de sucre par litre de sang.
Après les repas (glycémie faite à la deuxième heure après le début du repas) : il faut être entre 1,2 grammes et 1,6 grammes par litres.
Le docteur Nadler insiste :
Le sucre est un carburant dont le corps a besoin et ce n’est pas parce qu’on est diabétique qu’il ne faut pas en manger.
Pendant les repas, la glycémie monte par rapport à ce que l’on mange. Pour les diabétiques dont le pancréas ne fonctionne plus ou mal, il faut s’injecter de l’insuline avant les repas pour maîtriser sa glycémie.
Chaque patient est différent. Grâce au jeûne et aux données récoltées par les patients avant, pendant et après, le docteur Nadler va calculer le nombre d’unités d’insuline qu’il faut à chacun quand il mange 10 grammes de glucides.
Chaque patients repartira donc du stage avec un ratio : nombre d’unités d’insuline à injecter / 10 grammes de glucides par repas.
Une chose est sûre : le calcul fait partie de la vie d’un diabétique ! C’est d’ailleurs une des choses qui va me marquer pendant ce stage. Il faut être bon en calcul mental ou alors avoir un Smartphone à portée de mains.
Il faut également savoir qu’un diabétique n’a pas les mêmes besoins en insuline pour le repas du matin, de midi, ou du soir.
Voici la théorie :
Matin : 2 unités d’insuline pour 10 grammes de glucides mangés
Midi : 1 unité d’insuline / 10 grammes de glucides
Soir : 1,5 unités / 10 grammes de glucides
En dessinant son schéma au tableau, le docteur Nadler précise : « Vous remarquez donc qu’il faut presque le double d’insuline entre le repas du matin et celui de midi. Bien sûr, il y a la théorie, après on va s’adapter à chacun d’entre vous ».
Fin de la matinée, chaque patient (toujours à jeun), retourne dans sa chambre. Au programme : du repos, de l’eau et des glycémies jusqu’à demain matin 9 heures. Nous avons tous rendez-vous pour un petit déjeuner !
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