Diabète : comment ne pas se priver ?

Avoir une « qualité de vie » et de « bons résultats de glycémie», c’est ce que Christophe et Emmanuelle, ont toujours souhaité pour leur petit garçon, diabétique depuis l’âge de deux ans.

À sa sortie de l’hôpital, le traitement de Paul est très contraignant. Il faut respecter à la lettre les doses d’insuline et suivre un régime alimentaire strict.

« Quand il ne voulait pas manger telle ou telle chose, on était obligé de le forcer », se rappelle Emmanuelle. « Et il y a encore une quantité d’enfants et d’adultes qui se privent de manger certaines choses et suivent des régimes extrêmement stricts, ils mangent des gâteaux à l’édulcorant et ne savent même pas ce qu’est un bonbon… »

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Lors de rencontres avec d’autres familles d’enfants diabétiques, c’est au moment de passer à table, que tout se complique : « Tout d’un coup l’enfant diabétique a faim, explique Christophe, on se précipite à table, mais il faut calculer les glucides… Parfois, les parents sont dépassés, ils se disent « On va compter après », mais le problème c’est qu’après, on oublie… »

Le problème des maladies chroniques, continue Christophe, c’est qu’on tombe souvent dans une routine et on ne s’en sort pas… Et j’ai été témoin, de personnes diabétiques qui décident à un moment de se lâcher sur la nourriture en se disant « tant pis ».

Grâce à la méthode de l’insulinothérapie fonctionnelle, que le couple a choisi de suivre, le processus est inversé, la quantité d’insuline est adaptée en fonction de ce qu’on mange. Emmanuelle nous explique : « Par exemple, mon gamin peut aller manger plein de choses au Mc Do, à condition d’adapter la quantité d’insuline nécessaire, il faut quand même savoir très bien calculer les glucides… »

Emmanuelle, maman d'un enfant diabétique Savoir très bien calculer les glucides

Et pour calculer les glucides dans chaque aliment, souvent il faut peser et tout noter avant de manger. Alors comment faire pour que le repas redevienne également un moment de plaisir ?

Emmanuelle décide de transformer cela en jeu de cuisine. « Peser c’est comme quand on fait de la pâtisserie, alors on peut s’amuser et passer un moment agréable tout en surveillant la quantité des glucides. De toute façon il fallait rendre la maladie positive. Paul a très vite appris à calculer lui-même, à 7 ans, il avait déjà bien compris. Aujourd’hui je n’ai même plus besoin qu’il m’envoie un message de la cantine pour me dire ce qu’il a mangé… »

Calculer les glucides dans chaque aliment

Fêtes de Noël, galettes des rois et anniversaires, la vie d’un enfant diabétique est marquée par beaucoup de privations et de restrictions. Aider l’enfant à comprendre sa maladie c’est tout simplement lui apprendre à vivre mieux. Et le fait de ne rien interdire, mais d’expliquer, a rendu Paul responsable.

Il faut éviter à tout prix de priver l’enfant et de le frustrer, reprend Emmanuelle. Notre fils n’a été privé de rien. Et en fin de compte il a dû manger en cachette pas plus de deux bonbons du début de sa maladie…