Jeanne rencontre Josselin en 2010, pendant ses études à Nantes. Ils tombent amoureux.
Ils vivent ensemble depuis quelques mois, dans un pavillon avec une petite cour fleurie, quand les premiers symptômes de la maladie commencent à se manifester.
Au début ils ne savent pas qu’il s’agit d’un lymphome. Jeanne souffre de terribles démangeaisons, accompagnées d’une grosse fatigue.
en réalité, je suis tombée malade tout de suite, notre vie de couple a été marquée par la maladie…
je n’avais plus de vie sociale, même plus de vie de couple, tellement c’était handicapant… Je n’étais plus moi-même.
Le jour où le médecin lui annonce le diagnostic, Jeanne est accompagnée par Josselin.
je n’arrivais pas à réaliser, je pensais que ce n’était pas vrai, ça avait l’air d’être une erreur, une blague… Josselin est devenu tout blanc, puis il a fait un malaise .
Pendant les longs mois qui suivent, son “poitevin”, comme Jeanne l’appelle affectueusement, est toujours à ses cotés pour la soutenir.
c’était très dur pour moi, il y a la question de la stérilité, puis le fait que j’allais perdre mes cheveux. Et même si ça reste exceptionnel, on peut mourir de cette maladie… Mon amoureux m’a beaucoup aidé à surmonter les moments difficiles.
Les traitements commencent et Jeanne appréhende le moment où ses cheveux vont tomber.
j’avais très peur de perdre mes cheveux dans la rue, alors mon père a acheté une tondeuse. Je lui ai tondu les cheveux. Après ce fut à mon tour, mais je voulais que ce soit mon copain qui le fasse.
Le crâne rasé, la maladie est visible. Jeanne craint le regard des autres et surtout le moment où elle doit expliquer ce qui lui arrive. “Tu n’es pas obligée de t’expliquer”, la rassure son copain, “tu ne dois absolument pas te sentir mal à l’aise, mais faire comme tu le sens.”
Aujourd’hui, deux ans après les fins de traitements, Jeanne et Josselin sont à la recherche d’un autre logement, mais chacun de son côté. Leurs deux chats vont suivre leur maitre respectif. Jeanne reste calme et déterminée,
la maladie m’a changé, mes priorités ne sont plus les mêmes et j’ai mûri. Parfois je n’en voudrais pas de cette maturité. Mais il faut faire avec.
Jeanne s’interrompt, sourire aux lèvres, puis continue :
avec mon copain, on s’aime toujours, on sera toujours là l’un pour l’autre. Mais nous avons besoin de prendre de la distance, de faire le point après le “tsunami” que nous avons traversé. On ne se quitte pas, mais on a pris la décision de vivre séparément. Nous avons un rythme différent.
La jeune femme de 26 ans, veut prendre soin d’elle et respecter son corps “qui s’est battu“.
si je glisse, la maladie peut reprendre du terrain et ça ce n’est pas possible. Et puis, je n’ai plus envie d’aller à l’encontre de ce que j’ai envie de faire, j’ai du temps a rattraper !
W.A.P