PORTRAIT. Thomas : L’homme qui lutte contre le cancer du sein avec des t-shirts

Le combat contre le cancer du sein, un combat de femmes ? Pas pour Thomas, qui a décidé de se lancer dans une aventure originale il y a maintenant presque trois ans. En juin 2013, il crée My Boobs Buddy, une ligne de vêtements qui affiche des slogans humoristiques, tous destinés à sensibiliser les femmes à l’autopalpation et au dépistage.

T-shirt pour décomplexer le rapport des femmes au cancer du sein.

“I Touch Myself”, “Ni oui ni chon”, “Yves Sein Laurent” ou encore “The big boobs theory” sont ainsi fièrement exhibés sur des pulls et T-shirts (pour femmes mais aussi pour hommes). Le but étant de décomplexer le rapport des femmes au cancer du sein.

“J’avais envie de lancer le débat, d’interpeller les gens dans la rue sur le ton de l’humour, commente Thomas. En portant ce type de message sur soi, on suscite forcément des questions chez nos ami(e)s, notre famille. On peut ensuite expliquer le raisonnement et devenir en quelque sorte un porte-parole de la cause !”

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Thomas est parti d’un constat très simple : le cancer du sein est celui que l’on soigne le mieux (90% de chances de guérir s’il est dépisté à temps) mais c’est aussi le plus meurtrier chez les femmes. Un paradoxe rageant pour lui, qui mérite qu’on informe davantage les gens sur la question. “Si les femmes prennent l’habitude de pratiquer l’autopalpation ne serait-ce qu’une fois par mois, explique-t-il, elles pourraient rapidement déceler une anomalie et consulter à temps”.

Thomas pousse la pédagogie jusqu’au bout en créant sur son site un onglet spécialement dédié à l’explication de la technique. Il suffit de s’allonger sur le dos, de poser une main derrière la tête et d’utiliser l’extrémité des trois doigts du milieu de la main libre pour examiner le sein qui lui est opposé. Toutes les précisions pour apprendre comment faire sont développées dans la rubrique. Et il y a même une vidéo !

Pratiquer l'autopalpation pour déceler un cancer du sein.

Pratiquer l’autopalpation pour déceler une anomalie.

Mais, au fond, pourquoi Thomas est-il si investi dans une cause qui a priori ne le concerne pas (le cancer du sein touche en très grande majorité les femmes, dans plus de 99% des cas) ? Tout d’abord parce qu’il n’est selon lui “pas nécessaire d’être directement touché par une cause pour vouloir la défendre”. Ensuite parce que Thomas a été atteint par un lymphome de Hodgkin lorsqu’il avait 18 ans et qu’il l’a vaincu. Il a enduré plus d’un an et demi de traitement pour arriver à bout de ce “vilain crabe”.

“L’air n’a plus la même saveur quand tout ça est fini, dit-il ! Je m’étais promis que si je sortais vivant de cette épreuve, je ferais un jour quelque chose pour lutter contre le cancer. Au début c’était encore trop frais dans ma tête. Mais, à 27 ans, et après des études dans la publicité, je me suis dis qu’il était temps d’agir. Et, surtout, que j’en étais capable !”

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Pour Thomas, le cancer du sein est celui sur lequel il sentait qu’il avait la plus grande chance d’avoir un impact avec son domaine de compétence. Il en est certain, c’est en sensibilisant toujours plus, et quelle qu’en soit la manière, qu’on peut parvenir à sauver des vies. En plus My Boobs Buddy reverse 10% de sa marge à une association, Keep a breast, qui réalise des actions de sensibilisation auprès de jeunes femmes. Car rappelons-le, le cancer peut survenir à n’importe quel âge. Thomas peut en témoigner.