À 38 ans, Mylène, alias »Mimi », est tétraplégique incomplète. Son histoire, elle décide de la raconter au travers de son compte Instagram, au travers de dessins humoristiques et colorés.
En 2014, le 19 janvier dans les Landes, j’ai 32 ans. J’habite Capbreton, une sympathique ville balnéaire sur la côte Landaise.
Un dimanche matin, après un bon café et une cigarette, tranquillement installée sur mon canapé, chien au pied, je profite de ces toutes premières heures de tranquillité de ma première journée de vacances. Mais devant l’état d’avancement quasi nul de mes travaux que j’avais à faire dans mon appartement, je décide d’aller faire des courses. Une sortie qui ne se terminera pas comme prévu.
Devant le « rayon bricolage », au moment de tendre le bras gauche vers le haut, une intense douleur, comme un coup d’éclair, me prend dans la nuque. Contrainte d’accélérer mes courses, me sentant dans un état inhabituel, je sors rapidement prendre l’air pour rentrer.
La suite c’est dans un autre monde que je renais, celui de l’handicap.
La faute à un caillot de sang venu compresser ma moelle épinière niveau cervicale C4C5. Me voici donc tétraplégique incomplète.
S’ensuit 1 an et demi en centre de rééducation pour apprendre comprendre et vivre dans un nouveau corps.
Pourquoi ce caillot de sang ? Nul ne le sait encore aujourd’hui !
Mon quotidien d’aujourd’hui, je préfère le montrer à travers d’anecdotes : ma première plage, mon séjour au ski, mon concert de Céline Dion, ma vie en autonomie avec mon petit chien Welcome, ma vie debout possible mais harnachée à un fauteuil verticalisateur, sans oublier les douleurs dans ce corps trop fragile…etc.
Le ton et le dessin sont humoristiques car le but est de partager les vérités mais aussi de dédramatiser le quotidien d’une jeune femme en fauteuil, malgré mes grosses galères : oui la vie en fauteuil est largement possible, mais elle est aussi remplie d’obstacles, de routes sinueuses et le moindre petit caillou est un frein quand on devient tétraplégique incomplète.
Le public visé est d’une part, les personnes handicapées, notamment moteur, et leur entourage, pour partager sur l’expérience. Mon optimisme, mes petites astuces, ma détermination et mon envie de me battre.
Et d’autre part le grand public, et toutes personnes qui sont dans l’obligation d’apprendre une nouvelle vie, pour montrer l’envers du décor du handicap, et aider à la prise de conscience collective de ce que vivent plusieurs milliers de personnes en France, afin de pousser à la tolérance, l’entraide et le respect.
« Mimi et ses roulettes » c’est mon projet de vie, mon but qui me fait avancer aujourd’hui.
Je suis aidée de Stéphane dessinateur amateur et Véronique coloriste professionnelle.
Pour palier l’attente de la sortie de ma BD, je créée des tableaux personnalisés en stringart, qui consiste à tisser à travers des clous préalablement mis sur un patron. Une activité manuelle malgré beaucoup de doigts défaillants. A qui veut son tableau personnalisé.
Je conclurai par se reconstruire quand on sait la cause c’est déjà pas facile, alors imaginez quand on ne sait pas la cause…
